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Travaux champêtre

La région septentrionale du Togo est reconnue dans la sous-région de l’Afrique centrale pour sa contribution à la satisfaction des besoins nutritifs des populations et phosphate, clincaire, parcs nationaux qui a une grande richesse en plus (faune et flore)… En effet, c’est une zone dont les produits agricoles contribuent beaucoup d’alimentation pour des populations du pays ainsi que les sous-régions du Togo. Cependant, à cause de la variabilité climatique, cette région du Togo est en train de perdre sa vocation. Les communautés des paysans et de pasteurs qui y vivent, essaient alors de nouvelles approches agricoles pour résister aux effets du bouleversement de la pluviométrie.

Depuis 2006, beaucoup de localités du Grand Nord du Togo subissent fréquemment les effets du changement climatique. Ce phénomène a des répercussions néfastes sur l’agriculture, l’élevage et l’environnement en général. Il y est à l’origine des inondations dévastatrices en saison des pluies qui contrastent avec des saisons sèches de plus en plus longues et rudes, des températures extrêmes entraînant une non-maîtrise des feux de brousse accidentels ou consciemment initiés par certains éleveurs et agriculteurs.

Sur le plan environnemental, on note un changement des types de végétation résultant à la fois du changement climatique et des activités anthropiques telles que la colonisation des aires protégées par les agriculteurs, éleveurs, orpailleurs et autres qui causent des feux de brousse, abattent les arbres pour en faire du charbon. Ils ébranchent et élaguent également les arbres appétés par leurs animaux. Le tarissement des points d’eau a entraîné, avec le temps, les migrations définitives des grands animaux de certains parcs nationaux.

Dans le domaine de l’agriculture, on constate une forte réduction des ressources en eau pour les cultures, l’instabilité du calendrier de l’activité agricole saisonnière. Cela a pour conséquences la baisse de la fertilité du sol, la dégradation des sols agraires, l’invasion des criquets et autres insectes ravageurs, d’où une réduction importante de la production agricole.

Dans le secteur de l’élevage, le changement du climat se manifeste par le tarissement de la majorité des points d’eau pour l’abreuvement des animaux, la diminution considérable du pâturage et leur colonisation par des espèces végétales que le bétail ne consomme pas. La sous-alimentation des animaux qui en découle entraîne des amaigrissements dans les troupeaux, des retards de croissance, des avortements et une plus grande vulnérabilité aux diverses maladies. Lorsque la saison sèche est très rude et trop longue, il n’est pas rare d’enregistrer des pertes pouvant aller à plus de 50 % dans les cheptels bovins des éleveurs n’ayant pas pris de dispositions préventives adéquates. Dans le secteur apicole, on note également une baisse de production qui serait liée à la réduction du couvert végétal.

Notre jardin

Stratégies de résilience

Pour faire face aux effets du changement climatique dans diverses activités agropastorales et environnementales, les communautés, les organisations de la Société civile et le gouvernement ont adopté des stratégies variées.


Dans le domaine de l’agriculture, les populations locales font face aux effets climatiques par la réduction et le contrôle des feux de brousse, l’utilisation des semences améliorées (souvent subventionnées par l’état), la pratique de la jachère, la rotation des cultures, la pratique des cultures mixtes pour limiter l’action des ravageurs en champs. De plus en plus, les agriculteurs pratiquent le drainage ou mettent en place un système d’arrosage des plants lorsqu’il tarde à pleuvoir ou lorsque les pluies ne tombent pas fréquemment. Ils utilisent des motopompes pour faire venir de l’eau souvent à plus de 500 mètres.

Dans les zones qui, avec le temps, sont devenues marécageuses ou gorgées d’eau de manière permanente, les agriculteurs changent de production. C’est ainsi que les espaces jadis utilisés pour la culture du maïs deviennent plus adaptés pour le maraichage (pastèque, légumes de tout genre, tomates, choux…). Ils peuvent, dans ce cas, produire pendant toute l’année et tirer ainsi profit des effets du changement climatique.

Dans le domaine de l’élevage, les sécheresses extrêmes amènent les éleveurs de bovin et parfois d’ovins à transhumer à la recherche de meilleurs pâturages pour leurs animaux. Le nomadisme a pratiquement disparu au Cameroun. La transhumance est ici pratiquée par les éleveurs moins nantis bien qu’ayant parfois des tailles de cheptel relativement considérables.

 

Les éleveurs plus nantis construisent des points d’eau (forages et/ou puits) dans leurs domaines. Ils supplémentent l’alimentation de leurs troupeaux avec des tourteaux, du sel germe ou natron et du sel de cuisine.

 

Dans des structures d’élevage plus améliorées, en plus du foin, l’ensilage du fourrage pendant la bonne saison permet de mieux alimenter les animaux. La culture fourragère est également pratiquée et même subventionnée par les ministères en charge de l’élevage et de l’agriculture. Dans l’extrême-Nord, les populations tirent profit des inondations et des crues, en creusant des canaux qui permettent de piéger des poissons autour des fleuves. Cette activité est d’autant plus bénéfique qu’elle a favorisé la création de points de fumage et d’exportation de poisson d’eau douce.

Dans les aires protégées comme le Parc de Sarakawa, dans la région du Nord Togo, le ministère chargé de la faune et des forêts a entrepris de sensibiliser les populations, suite à la forte pression anthropique sur les ressources protégées. Ainsi, il essaie de trouver des stratégies pour occuper les populations. Ils reboisent et forment les populations à la création des pépinières et les sensibilisent sur l’importance et les bénéfices du reboisement. Les mairies créent également, depuis quelques années, des forêts communautaires pour contribuer à la reforestation de cette zone.

    Impacts

Par contre, le rendement d’ignames à l’hectare est passé d’environ 9 à 12 tonnes dans la même période. Il en est de même pour la production de pomme de terre qui, malgré la réduction des surfaces cultivées entre 2013 et 2016 (0,85 à 0,65 hectare), a enregistré, durant cette même période, une augmentation d’environ 6 à 7 tonnes par hectare cultivé.


Le prix de vente moyen des moutons oscille continuellement. En 2013, il était de 45 000 F CFA, 30000 F CFA en 2014, 40 000 F CFA en 2015 et 22 000 F CFA seulement en 2016. Notons ici que la fluctuation des prix est également influencée par le sentiment d’insécurité qui caractérise le septentrion camerounais et la sous-région.

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Leçons apprises

Si les mesures de contournement prises par les populations contribuent à assurer une sécurité alimentaire aux producteurs et aux communautés, elles ne contribuent pas toujours à renforcer la résilience et la durabilité du système agricole puisque certaines d’entre elles continuent de contribuer au changement climatique par l’émission des gaz à effet de serre. Il serait plus judicieux d’utiliser des engrais biologiques tels que le compost et les biofertilisants, les pesticides biologiques, la jachère, l’agriculture mixte, etc.

La vulgarisation du biogaz pourrait valoriser les rejets des animaux d’élevage, diminuer l’utilisation de combustible fossile, la pression sur la forêt (déforestation).
Les communautés entreprennent de produire du compost avec les déchets ménagers pour donner aux populations une approche agro écologique devant permettre de faire face aux menaces dérivant du changement climatique.

Compte tenu de la précarité du standard de vie des populations rurales qui constituent par ailleurs la majorité de la force de production, l’adaptation à approche agro écologique doit être graduelle et amorcée sous la tutelle des ministères et organisations responsables. Cette résilience est d’autant plus urgente que les effets du changement climatique n’affectent plus seulement les systèmes agraires, mais de plus en plus les populations, à travers d’énormes pertes matérielles et en vies humaines.

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